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Corpus Delicti
29 juin 2008

Tricosteril

Je nous tuais mais je vous somme. En t’attendant, je bois un verre, un seul, un grand, je compense par le biais de ma panse, je pense, je souris, je pleure aussi, mais au plus profond pour ne pas que tu aies peur, les panneaux clignotent en silence dans une rue sans boutique, grise comme un jour sans toi, tu comprends,  il ne fera plus jamais nuit sans ton soleil. Tu étais assise au bord du flux de mes pensées  et tu m’attendais ; j’en voyais presque les flots lécher tes chevilles. Je t’ai reconnue, il y avait du sel sur tes lèvres. Plus je te découvre plus je reconnais celui que j’aurais pu être, je me sens petit comparé à lui, et plus grand aussi. Je ne sais si j’aurai la force ; j’aurai besoin, peut être,  de refuges improvisés, je crois que déjà tu le sais. Tu étais l’onde, je pensais nous laver. Mes yeux aveuglés laissent filtrer mon erreur de principe : je suppose que je commence à croire en ce que je refusais ; les fondations les plus solides sont aériennes, elles se construisent à l’infini.
Tu as un vrai regard. Je n’en avais jamais croisé. Il semble qu’il s’agit du seul vivant au milieu des regards qui se meurent quand on ne les voit plus. Tu ne sens pas la peur qui me frôle quand je te regarde qui regarde devant, et je n’entends même pas ses longues ailes quand elle  s’enfuit.  Ton regard me rassure bien autrement que les étincelles des certitudes. Je crois qu’il me voit. Enfin.

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