Des compas
Je voudrais aller à Milan, à dos de dromadaire, et revenir en rampant, t’aimer en retour et y mettre tout mon allant
Je voudrais voyager à rebours, m’étirer en tournant, me ranger sous tes lombaires, écourter le temps, changer tous mes atours et surtout, surtout, jeter le camembert.
Je voudrais abolir l’espace, le temps et les chemins de fer, tordre les ailes des avions, m’échapper en chantant des valises éventées et ronger tous les tourments, qui sont de trop, qui nous atterrent.
J’aimerais tant apprendre la lévitation, la téléportation, l’amour en dehors des sessions de l’avis communautaire, et aussi à me taire quand c’est le temps, mais on ne l’a jamais quand s’en va le printemps
Je voudrais tant, je ne pourrai jamais, mais après tout, tout fout le camp, comme le disait ma mère-grand, et j’ai du mal ; et le mal erre.
Je voudrais aller à Milan, étriper mes chevaux, soulever la guerre sans la promettre, sans la donner, partir et t’aimer, ne jamais ramper, voyager, m’arrêter.