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Corpus Delicti
27 novembre 2007

Page noire

J’ai rendu une page noire, mes yeux lourds ont parcouru les signes de la candeur, j’ai connu la haine et la crainte, le plaisir et sa musique, j’ai franchi des montagnes, par les souterrains, repoussant la colère et les soleils barbares.

J’ai vendu mes âmes à qui voulait bien miser le mensonge, j’ai donné ce que j’ai pu, retiré la manne du vent, esquissé les songes, jamais osé en imposer. J’ai flirté avec la mort, douce amie de ma vie, rongé l’impatience au bout des cordes dures, rangé la nuisance au placard des silences, épuisé les nuisettes, effleuré les gendarmettes, où en est la conscience ?

J’ai volé mon cheval noir, retenu les mémoires, oublié des liens éternels, engendré des ornières en des chairs inconnues, essoré la douleur, essoré la douleur.

Ignorance. Perte. Convention. Sordide, Envolée. Une page noire. Vide de sens. Engrossée de solitude.

J’ai pleuré.

J’ai déchiré de mes soupirs maints calendriers, ouvert des portes empesées de rage, j’ai soufflé l’aumône quand la pluie comme un rideau d’argent m’étouffait, parcouru des chagrins pairs et des peaux payées, enfreint des pensées de meurtre, violé des biscottes, dormi, enfin.

Entre guerres botaniques et trains d'essais déments j’ai prêché l’innommable, nommé chaque instant, sondé l’infini, couché des patients morts.

Que m’importe la joie, que m’apporte la peur, que me cache la vérité ?

Il existe au détour des jours instables des relents de sommeils enfouis, des cadavres agenouillés, des poèmes de sang.

 

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Commentaires
C
Eh merde! t'as rechuté<br /> Tu pourras jamais décrocher, fais gaffe
Corpus Delicti
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